Cet automne, Regain passe de main en main. D’abord, sur l’encolure d’une bête aux muscles saillants. Des naseaux fumants, des sabots impatients, et un attelage rutilant, le valeureux percheron fait son come-back. Puis dans la poigne d’une bande de tontons gençanaïres qui déterrent des racines tentaculaires. Avant d’accompagner la taille minutieuse d’éponges de mer dans une manufacture traditionnelle italienne, et de se retrouver au bout de doigts agiles pour une délicate cueillette en terre volcanique, ainsi récolte-t-on les câpres de l’île de Pantelleria. Regain se transmet, bondit de projet en idée. Chez la directrice artistique Amélie Pichard qui nous raconte son Perche chéri, à une planque dans les hauteurs de la Roya – la Maison de la Pia, avec vue sur la vallée. Regain fait page blanche dans une blanchisserie renaissante destinée aux reconversions professionnelles. Mais aussi une halte à la fameuse ferme du Bec-Hellouin, plus vivante que jamais. Sans oublier, un détour anglais (ou japonais?) pour la leçon de jardinage du paysagiste Jake Hobson, génie de l’outil derrière la marque Niwaki. Ou encore, une promenade à s’en lécher les doigts, en vert et bleu, dans l’arrière-pays de Saint-Malo. Comme d’habitude, nos colifichets glanés ça et là, une flopée de bonnes adresses aux quatre coins de la France et les petits vers de de l’horoscope. Les nouveautés ? L’inauguration d’une série de DIY dédiés à la maison, des mots fléchés qui se transforment en mots-croisés et une page tendance qui décrypte l’objet de la saison. Pour la rentrée, et fidèle à lui-même, Regain met la main à la pâte.

Il y en a un qui tend ses filets sur le Rhin et d’autres qui tissent leurs toiles. Une qui s’est battue sans relâche pour la condition des femmes agricultrices et un autre qui chasse un arbre oublié. Il y a aussi une plante vénéneuse hérissée d’épines, et des vignes d’Aveyron qui poussent la chansonnette. Il y a un duo d’artistes inspirés, une péquenaude poétique, un village solidaire. Et puis, il y a aussi le soleil qui joue avec l’averse chez Valérie Donzelli et la valse d’un premier service joyeux à la Belle Vie, l’auberge de Zoé Boinet. Il y a à boire, à manger et même des adresses où piquer un petit roupillon. Il y a la Normandie, les Landes, le Jura. Il y a des passages de flambeaux, des débuts d’histoires, des idées de recyclage. Cet automne, Regain vous en fait voir une verte et des bien mûres.

Des hérissons qui inspirent l’armée romaine. Un garde-champêtre et son musée varois, des poussins masqués et des champignons qui parlent, de la lavande et du lavandin. Des rocs, des pics, des caps et du théâtre populaire. Des co-fermentations de pommes, de poires, de coings et de raisins. La maison d’un poète, le poète d’une maison. Une championne de ski et son fromage à croûte persillée. Des carrières de champignons, un village du Morvan et un camion de coiffure. L’auberge du père et de l’oncle mais aussi d’autres adresses à visiter. De quoi faire des bouquets, des digestifs, des infusions et même de quoi se fabriquer une cuillère en bois. Cet automne, sous un soleil refroidi, Regain recueille ce qu’il a semé : poésie, gourmandise et solidarité.

Cet automne, Regain réveille les sens. Il y a les couleurs chatoyantes des bouquets de fleurs des shows anglais, les flammes brûlantes du four à pain, les raisins frais de la dernière station uvale de Marseille. Il y a aussi les odeurs de cuisine du marché de Saint-Briac, d’une nouvelle auberge au cœur du Loiret ou d’une mangerie locale et familiale dans la Sarthe. On boit du vin puis on lit des livres (ou inversement, ou les deux ensemble) avec Louis et Charlotte Pérot de L’Ostal Levant et l’on discute le bout de gras à table avec les vendangeurs au domaine Boesch, en Alsace. On écoute le son des fleuves et des rivières autant que le froissement des battements d’ailes de chauve-souris dans l’obscurité d’une grotte de l’Ariège. Et puis on part en balade, à la découverte d’une montagne magique ou le long des routes Corse, en évitant les vaches sauvages ou en découvrant des inscriptions rupestres. On cultive la grande berce, on construit son four à pain, on s’émerveille des œufs de poule. L’été se meurt, vive l’automne !